Nous l’avions évoqué dans notre série des trésors naturels : Le moringa dans tous ses états
C’est une plante extrêmement riche, et qui se propage petit à petit dans les conversations, graine par graine, feuille par feuille, poudre par poudre, et aujourd’hui, huile par huile.
Vous en avez peut être déjà entendu parlé, et si non il est plus que temps !
L’HUILE DE MORINGA OLEIFERA
Aujourd’hui, nous prenons justement ce temps pour vous emmener loin d’ici, plus précisément à Madagascar. Si l’arbre peut pousser sous des latitudes tempérées, tant qu’il y a un ensoleillement suffisant et des températures assez élevées, il préfère tout de même les climats tropicaux ou subtropicaux.
Celui que nous connaissons bien pour utiliser son huile, c’est le Moringa Oleifera de Madagascar. Le climat de l’île lui donne de très bonnes conditions pour révéler ses bienfaits, c’est à dire des terres pas trop élevées, dont la température oscille entre 25 et 35 °C, et plutôt sablonneux. Nous avions été les voir dans le sud ouest de Madagascar, pas trop près des côtes, lorsque le terrain s’ouvre sur de longs rifts et de longs canyons. On l’appelle Ben huile ou Huile de Behan, à cause de sa teneur en acide béhénique qui n’est pas très commune dans le règne des huiles végétales.
… mais pour obtenir de l’huile, encore faut-il trouver les graines de la plante. Elles sont nichées dans des gousses, chahutées par un air sec. Récoltées et sorties de leur écrin, elles sont ensuite pressées mécaniquement, avec un rendement assez correct puisqu’il est autour de 40%. Nous vous avions parlé de la presse des huiles végétales, celle-ci se fait mécaniquement, souvent avec une presse à moteur à Madagascar, car presser à la main nécessiterait de faire chauffer la graine pour en extraire toute l’huile. Dans les économies ou filières plus développées, les presses sont bien plus importantes et l’extraction par solvant est même pratiquée pour augmenter encore la productivité. Un autre article traitera d’ailleurs bientôt de ces sujets, car l’extraction par solvant est assez mauvaise d’un point de vue biologique : il reste souvent des traces de solvant dans l’huile, et nous déconseillons l’utilisation d’huile extraite par solvant pour des cosmétiques.
L’huile qui nous intéresse ici est pressée à froid, c’est à dire sans chauffer la graine pour faciliter l’extraction. C’est beaucoup mieux pour préserver les vitamines et les composés complexes contenus dans l’huile qui sont fragiles, mais c’est aussi plus long. Aussi, les industries plus lourdes de chimie ou de lubrifiants industriels ne s’embarrassent-elles pas d’attendre, car elles ont besoin de quantités plus grandes.
L’huile qui nous intéresse ici est pressée à froid
Première observation, l’huile a une texture assez soutenue, plus lourde par exemple que le kukui ou le chanvre, issue pour l’une également des terres sèches de Madagascar, pour l’autre de nos campagnes françaises.
Elle a une couleur très agréable, jaune d’or, tirant sur le vert pour certaines presses. Mais en la voyant comme ça, on est déjà sûrs que cette huile-là est précieuse.
A Madagascar, difficile de s’en apercevoir car les températures sont assez élevées, mais l’huile pourrait figer si elle se trouvait en dessous de 20/21 degrés, c’est pourquoi elle parait plus “solide” en hiver.
Sa densité, elle, reste entre 0.9 et 0.92, donc plus légère que l’eau. Si vous fabriquez un soin biphasé par exemple, retenez bien que l’huile sera dans la phase supérieure.
Elle renferme souvent des arômes de noix profonde
Niveau texture, vous êtes ici en présence d’un beau toucher, d’une belle expérience sensorielle, car l’huile de moringa pure est très agréable à appréhender, et est assez pénétrante malgré l’impression que l’on pourrait en avoir au premier abord. Elle renferme souvent des arômes de noix profonde, avec des variations assez subtiles de végétaux, selon les lots et les régions d’où viennent les graines.
Comme chaque huile, il s’agit d’un produit naturel, dont la composition peut varier d’une saison à l’autre, d’un sol à l’autre, d’un ensoleillement à l’autre. C’est à la fois une fragilité et une richesse, tant le cocktail de vitamines et d’actifs contenus dans quelques millilitres encapsulent en réalité de nombreux bienfaits pour la peau, pour les cheveux, mais aussi contre les rides et le vieillissement de la peau, ou en cas de psoriasis, d’eczéma, voire même d’irritations.
L’huile de moringa et ses vertus fait déjà l’objet de nombreux articles, et nous avons décidé de vous les présenter ici en vulgarisant, et en répondant également aux différentes questions que l’on nous pose concernant cette belle huile.
COMMENT UTILISER L’HUILE DE MORINGA ?
Vous le comprendrez facilement en parcourant tout cet article, mais les utilisations de l’huile de moringa, ses vertus, ses effets et ses résultats sont très variés et intéressants. Que ce soit en application externe, sur la peau et les cheveux, ou par voie interne dans une simple salade, l’huile de moringa est une huile couteau-suisse, tout comme la plante elle même.
Naviguez parmi les usages de cette huile comme bon vous semble, vous trouverez à la suite des conseils pour les utilisations en masque sur les cheveux, sur les rides et ridules, en massage par ses capacités à se mélanger facilement aux huiles essentielles, et des informations précieuses sur sa composition, la manière dont elle agit et les quantités impliquées, bonne lecture à vous :).
QU’EST CE QUI DIFFÉRENCIE L’HUILE DE MORINGA PAR RAPPORT AUX AUTRES HUILES VÉGÉTALES ?
On le sait, on vous parle de différentes huiles, toutes plus belles, plus fluides ou plus rares les unes que les autres, mais c’est tentant de nous demander, comme à chaque fois : “Pourquoi celle-là” ?
Après tout, si on a trouvé l’huile qui nous convient, pourquoi changer ? Eh bien, je serais plutôt d’accord avec vous. Souvenez vous que les huiles végétales sont des produits naturels, mais aussi sensoriels : si vous n’aimez pas la texture, l’odeur, ou l’épaisseur d’une huile végétale, pas de problèmes : il y en a suffisamment pour tous les goûts.
Alors si vous êtes tombé(e) amoureux(ses) de l’huile de cameline, ou de l’huile de kukui, qui sommes nous pour vous détourner de votre romance ?
Mais ne vous désintéressez pas trop vite du moringa, car son huile précieuse a une composition très intéressante en acides gras, comme en atteste cet exemple d’analyse d’huile de Moringa Oleifera de Madagascar (région sud ouest).
- Acide Myristique : traces
- Acide Palmitique : 14,2 %
- Acide Palmitoléique : 1 à 1,5%
- Acide Stéarique : 1,90 %
- Acide Oléique : 72,85 %
- Acide Linoléique : 2,95 %
- Acide Arachidique : 4,20 %
- Acide Gondoïque : 3,90 %
- Acide Béhénique : traces
Les vitamines n’apparaissent pas dans cette analyse, mais l’huile en possède de nombreuses, notamment la A, B, C et E. Cela lui donne des vertus anti-âge et prévenant l’apparition des rides et ridules, c’est pourquoi vous verrez souvent l’huile de moringa dans les tops d’huiles pour peaux matures ou peaux fatiguées.
Elle est assez singulière par son odeur de noix profonde, très douce, assez légère, qui en fait une huile assez facile à utiliser si l’on n’apprécie pas trop les odeurs fortes dans les produits naturels. Vous serez - on en est sûr - de toute façon surpris(e) par les effets adoucissants de cette huile sur les cheveux, ou sur la peau (nous aborderons notamment l’idée d’en faire un baume pour les lèvres), dont c’est d’ailleurs le tour au prochain chapitre !
COMMENT UTILISER L’HUILE DE MORINGA POUR LES CHEVEUX ?
Il faut tout d’abord savoir que le cheveux se compose de lipides internes et externes. Les lipides (corps gras) internes assurent la cohésion du cheveu : sa “force” et son imperméabilité. Les lipides externes (autrement appelés sébum) constituent le film hydrolipidique.
En apportant aux cheveux des acides gras essentiels (c’est à dire non synthétisés par le corps), l’huile de Moringa Oleifera renforce cette structure lipidique. A l’échelle humaine c’est très simple : vos cheveux sont soyeux, nourris et plus brillants.
Elle apporte un second effet, lors d’un masque capillaire par exemple, il s’agit de l’effet provoqué par le massage et le contact avec le cuir chevelu : la peau directement au contact du crâne. La présence de nombreuses vitamines et nutriments permet de favoriser la circulation sanguine et celle des micro-vaisseaux à la surface de votre tête.
Par le mouvement du massage, la peau est naturellement nettoyée de ses imperfections, ce qui limite les rougeurs et les accumulations de bactéries, notamment au niveau des peaux mortes du crâne (phénomène de pellicules et autres).
En bref, pour les cheveux, les applications sont les suivantes :
- Apaise le cuir chevelu (surtout les irritations ou démangeaisons) grâce à ses propriétés anti-inflammatoires.
- Regain de brillance et de douceur
- Nourrit les pointes des cheveux fragilisés par les décolorations, le sèche-cheveux, le vent, le soleil…
- Aide à démêler les cheveux
- Nettoie le cuir chevelu et les cellules mortes qui s’y accumulent
Préférez une application en masque sur les cheveux, ou alors sur quelques mèches avec parcimonie.
Ne graissez pas trop la peau de votre crâne, celle ci pourrait en effet être plus difficile à rincer, nous vous conseillons pour votre confort de n’en utiliser qu’une partie plus restreinte sur la peau, en massages circulaires.
Laissez agir environ 15 minutes sous une serviette tiède, ou laissez le masque jusqu'au lendemain, si vous le faites en routine nocturne.
Faites votre shampoing usuel et admirez la douceur et la force de vos cheveux.
QUE FAIRE SI ELLE EST SOLIDE À TEMPÉRATURE AMBIANTE ?
Comme expliqué précédemment, surtout en France métropolitaine, lorsque vient l’hiver, l’huile de moringa peut être solide à température ambiante. Comme l’huile de Coco, elle a en effet un point de fusion assez élevé par rapport à d’autres huiles végétales comme le jojoba ou le chanvre par exemple. C’est en général lié à la composition en acides gras qui, eux même, “fondent” à plus ou moins basse température. Pour le moringa oleifera, et selon les lots, les provenances et la saison, il est possible d’avoir une huile figée dès 21 / 22 °C, et il vous suffit alors de la laisser se liquéfier pendant quelques minutes, en la laissant sur un radiateur ou en la passant sous l’eau chaude pendant quelques secondes.
Dans la plupart des cas, une vingtaine à trentaine de secondes suffisent, et l’huile se liquéfie en quelques minutes sous vos yeux ébahis !
Honnêtement, en tant que marque cosmétique, nous nous étions posés la question de la proposer en pot ou en flacon, et nous avons opté pour un flacon en verre, avec une pipette en bambou et on en est très fiers !
En pot, elle serait plus liquide plus souvent, et nous préférons devoir la passer sous l’eau si la température ambiante est assez basse, ne serait-ce que pour profiter de la pipette et doser correctement la quantité souhaitée.
N’hésitez pas à nous faire des retours d’ailleurs sur cette décision, nous prenons vos suggestions dans notre page contact.
PEUT ON CONSOMMER L’HUILE DE MORINGA ?
L’huile de moringa Oleifera est en effet souvent conseillée par voie interne. Comme évoqué dans les analyses, ses vitamines A, B, C et E sont tout à fait intéressantes pour le fonctionnement interne du corps, tout comme les minéraux (calcium, magnésium et potassium) contenus dans l’huile.
Riche en protéines, elle est d’ailleurs souvent associée à des compléments alimentaires pour sportifs ou contre les carences.
Sa richesse en phytostérols (entre 0.2 et 0.6 g / 100g), comme les β-sitosterol, stigmasterol, campesterol et ∆5-avenalsterol lui donne de belles propriétés de régulation du cholestérol et sa teneur importante en vitamine E lui donne des vertus antioxydantes. Dans les différentes variantes de vitamine E, on peut noter une prépondérance de l’α-tocopherol, comme le montre le graphique ci dessous par rapport à l’huile d’olive. La présence conjointe de vitamine E et de phytostérols lui donne une capacité très utile à résister à l’oxydation, et donc à se détériorer.
Notre tips : mettez en un filet dans une salade en complément d’huile de cameline et d’une huile plus neutre au goût comme l’huile de tournesol.
Si jamais vous vouliez la faire cuire : c’est possible, cela dit, elle est très fumeuse et conviendra donc pour les fritures légères.
Vous pouvez donc la consommer, en admettant toutefois que l’étiquetage soit adapté. Nous commercialisons par exemple de l’huile de moringa pour une utilisation cosmétique, et l’utilisation alimentaire demande d’autres informations, un étiquetage spécifique, etc.
PEUT ON EN METTRE DIRECTEMENT SUR LE VISAGE ?
Oui tout à fait, l’huile de moringa est très douce et conviendra bien à un usage sur le visage et sur les parties tiraillées et fatiguées de la peau.
Vous pouvez par exemple mélanger une noisette d’huile de moringa avec un peu d’huile de chanvre, pour lutter contre les radicaux libres et repulper la peau du contour des yeux (les fameuses “pattes d’oie”). Sa composition en vitamine E (différentes versions d’ailleurs, cf la courbe des tocophérols plus haut) lui donne une belle action anti-radicalaire, c’est à dire contre les processus d’oxydation de la peau et son vieillissement prématuré.
Rien ne vous empêche de parfumer ce mélange avec une fragrance, des extraits végétaux, ou une goutte d’huile essentielle d’ylang ylang ou de citron sauvage, selon votre goût et la tolérance de votre peau..
Faites toujours un test d’allergie lorsque vous utilisez les huiles végétales ou essentielles sur les peaux sensibles, nous en parlons dans notre rubrique de précautions d’emploi.
LE MORINGA CONTRE LES VERGETURES ?
Les vergetures, ce sont les marques apparaissant après la distension exagérée d’une peau, car celle-ci a été soumise a un des transformations trop brusques sans avoir l’élasticité pour les absorber. Tout le monde pense au moins à une période de la vie qui peut en provoquer : la grossesse. C’est un cas typique où le corps change beaucoup en peu de temps, comme peuvent l’être les prises de poids rapides ou les régimes intensifs. On leur donne même un nom dans le cas de la grossesse, les striae gravidarum, et elles apparaissent au troisième trimestre principalement, là où les étirements de la peau sont les plus importants.
Ces étirements, en plus d’être difficiles à accepter, sont souvent permanents et peuvent - dans certains cas - aller jusqu’à baisser l’estime d’elles-même qu’ont les prochaines / nouvelles mamans.
Comme vu plus haut, l’acide oléique (de la famillle des oméga 9) est le constituant majeur de l’huile de moringa. C’est un acide gras (nous définirons plus précisément le terme dans un épisode d’#unPeuDeScience), le plus abondant dans la nature, nommé d’après l’huile d’olive, dont il est l’un des constituants majoritaires, à 72 % environ.
Pour le moringa, les résultats tournent également autour de 70 à 74%, comme nous l’expliquions dans la section “Qu’est ce qui différencie l’huile de Moringa par rapport aux autres huiles végétales ?” avec le tableau des composants.
Cet acide gras renforce le film hydrolipidique de la peau (qui est sa barrière protectrice contre les agressions extérieures). Il intervient dans la cicatrisation des couches supérieures de l’épiderme, plus que les omégas 3 et 6.
Insistons tout de même sur un point très important concernant les vergetures : celles-ci sont très difficiles à faire partir une fois bien incrustée dans la peau. L’huile de moringa prévient en revanche cette apparition en apportant les quantités nécessaires d’acide oléique et vitamines pour booster l’élasticité de la peau. Alors; tiraillée et sous pression, elle pourra s’étendre sans provoquer les importantes stries de peau que sont les vergetures.
Dans ce cas comme dans beaucoup d’autres, mieux vaut donc prévenir que guérir, et le moringa sera un allié fidèle dans cette vaste lutte.
CONCLUSION
N’hésitez pas à nous dire si vous cherchiez d’autres informations auquel cet article ne répond pas dans notre section contact, nous nous efforcerons de les ajouter au fur et à mesure.